Le roi du cinéma muet d'Indrajit Hazra

Publié le par paradoxale

Présentation de l’éditeur :

Calcutta, 1906. La mégalopole bengalie, agitée de fortes fièvres nationalistes, est sur le point d'être remplacée, en tant que capitale du Raj britannique, par New Delhi. Dans la famille Chatterjee, le père, Tarini, travaille aux chemins de fer jusqu'à ce qu'une gaffe mémorable signe le début de sa déchéance, morale et alcoolique. Son fils Abani, 16 ans, est introduit par son oncle Shombhu dans un monde enchanté : les coulisses du théâtre puis du cinéma bengali, débutant et muet, le " bioscope ". D'abord projectionniste, souffleur puis acteur remplaçant, Abani va vite devenir une star. Amoureux platonique de la belle Felicia Miller, alias Durga Devi, sa partenaire, il mène grand train, roule en Ford T, et tourne quelques chefs-d’œuvre. Jusqu'à ce que Felicia-Durga s'en aille et qu'une gaffe lui fasse connaître à son tour l'oubli. Mais, après quatre ans de traversée du désert, un ami lui offre de travailler avec Fritz Lang, venu tourner à Calcutta Le Savant hindou. Finalement, le film ne se fera pas, Lang repartant chez lui tourner Metropolis. Abani, qui fut " le roi du cinéma muet ", " le Rudolph Valentino indien ", est retourné à l'anonymat. Indrajit Hazra a construit, avec son humour et sa virtuosité coutumiers, un roman d'une folle ambition, d'une totale originalité et d'une exceptionnelle qualité littéraire.

 

 

Je crois n’avoir jamais lu de livres sur l’Inde. Alors, quand l’occasion s’est présentée sur Blog o Book de recevoir ce livre, je n’ai pas hésité, changer d’horizon ne peut faire que du bien. Au tout début, on rencontre Tarini Chatterjee, qui travaille aux chemins de fer. Une faute « mémorable » comme le dit le résumé, signera sa déchéance. Pour moi, lectrice, cette faute n’était pas si grave, c’est alors qu’on se rend compte que dans ce pays, et dans ce contexte, tout peut être prétexte à vous bannir de la société. On se rend compte quelques pages plus loin, que c’est Abani Chatterjee, le fils de Tarini, qui est le narrateur. L’histoire se passe lorsque l’Inde est colonisée par l’Angleterre. J’ai donc trouvé le récit intéressant, puisqu’à travers le parcours d’Abani, j’ai pu apprendre les us et coutumes de la population indienne. On peut lire les réactions des habitants à propos des colonisateurs et leurs opinions. Mais n’oublions pas le thème principal, le cinéma muet. L’oncle d’Abani travaille dans le cinéma. Abani est donc tout naturellement plongé dans ce monde, et il en est fasciné. A cette période, le théâtre et le cinéma muet se disputent la vedette. Alors, par un heureux hasard, Abani se retrouve sur la scène d’un théâtre, filmé pour en faire un film. Il deviendra vite célèbre et reconnu. Ce que j’ai trouvé intéressant, ce sont des passages des films d’Abani qui sont « incrustés » dans l’histoire. Lorsqu’Abani joue dans un film important pour sa carrière, il y a une coupure dans le récit, et quelques pages sont consacrées au scénario du film. C’est une façon très intéressante de montrer au lecteur qu’Abani vit à travers ses personnages. Il a besoin de jouer quelqu’un d’autre pour exister. Toute son histoire le montre. Et ainsi, j’ai pu voir l’évolution du cinéma, et comment il était reçu par la population indienne.

Abani est différent du genre de héro que l’on peut trouver dans les livres. Il est, par exemple,  insensible. Mais cela n’enlève rien au charme du roman, au contraire. J’ai pu suivre Abani sans réellement m’attacher à lui, ce qui m’a permit de traiter objectivement les différents personnages et les situations, sans faire 2 groupes : les gentils, avec Abani, et les méchants.

Enfin, je n’ose pas trop en dire pour ne pas dévoiler toute l’intrigue de ce roman. Je l’ai trouvé très original, différent de ce que j’ai pu lire jusqu’ici.

Il y a une seule petite chose qui m’a gênée, c’est le fait que le vocabulaire soit mis à la fin, et non en bas de page. A presque toutes les pages il fallait aller voir à la fin, et cela m’a quelque peu embêtée. Mais rien de très grave.

 
Je remercie chaleureusement Blog o Book et les éditions du  cherche-midi pour cette immersion dans l’Inde du XXe siècle.

 

Et j’allais oublier de dire, la couverture est superbe ! Elle donne vraiment envie de se plonger dans le roman ! D’ailleurs, on n’est pas déçu, l’histoire est à la hauteur de la couverture ! Si j'en ai l'occasion, je lirai un autre livre de cet auteur.

 

Publié dans Littérature indienne

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