Le ruban rouge
Le 27 juillet 1794, 9 thermidor de l’an II, à la prison de la Force, deux jeunes femmes se tiennent compagnie dans l’attente de leur dernière h
eure. La chute de Robespierre signifie leur libération. L’une connaîtra un destin extraordinaire en devenant impératrice, l’autre sera l’une des femmes les plus adulées de la Révolution avant d’être l’égérie du Directoire.
Qui était vraiment Thérésa Cabarrus ? Une aristocrate espagnole arriviste et frivole, dont la beauté faisait et défaisait les fortunes ? Une révolutionnaire éprise du sanguinaire Jean-Lambert Tallien ? Une femme courageuse qui, de Bordeaux à Paris, sauva des centaines de têtes et contribua à mettre fin à la Terreur ? Une intrigante qui organisait des fêtes somptueuses, s’attira les faveurs de Barras et poussa Joséphine dans les bras de Bonaparte ? Une princesse et une mère exemplaires ?
En prêtant sa plume à la belle Thérésa, alias madame Tallien, alias Notre Dame du Bon Secours, alias Notre Dame de Thermidor, Carmen Posadas brosse le portrait d’une jeune femme pleine d’esprit, de générosité et d’audace, qui aimait les plaisirs, la mode et le luxe mais sut comprendre son époque et la vivre avec fougue et passion.
Telle Marguerite Yourcenar avec les Mémoires d’Hadrien, Carmen Posadas se met dans la peau de Thérésa Cabarrus. L’originalité de ce roman-(auto)biographie, est le récit à la première personne. Thérésa Cabarrus se fait âgée, et à la demande de sa fille, elle décide de rédiger son autobiographie. Elle commence par parler de son emprisonnement à la prison de la Force, puis reprend le tout au commencement. Je n’avais jamais entendu parler de cette femme, ce fut donc une découverte pour moi. Thérésa a vécu l’avant et l’après Révolution, et c’est très intéressant de vivre cette période à travers son regard. Ne sachant de la Révolution que ce que l’on m’a appris à l’école, j’ai pu apprendre plein de choses durant cette lecture. Le récit à la première personne rend le tout très agréable à lire, et permet au lecteur d’être assez proche de Thérésa. J’ai beaucoup aimé cette femme durant ma lecture. Elle a vécu tant de choses ! Elle a su marquer son époque, et c’est ce qui me rend assez admirative. De l’Espagne à Paris en passant par Bordeaux, elle s’est démarquée par son courage, sa frivolité touchante et nullement agaçante. Sa vie est tellement passionnante que le livre ne subit aucune longueur, tant il y a de choses à raconter sur ses aventures. J’ai apprécié les clins d’œil à d’autres biographies concernant Thérésa, et des petits détails qui font tout le charme des biographies. Car même si le livre est concentré sur Thérésa, Carmen Posadas nous apprend multitudes de choses sur la société du XVIIIe siècle. D’ailleurs, nous assistons à la rencontre de Joséphine, qui était une grande amie de Thérésa, rencontrée à la prison de la Force, et de Napoléon, et aux débuts de leur relation.
Enfin, un roman autobiographique, si je puis dire, très original. Je ne regrette pas d’avoir coché sa petite case lors de l’Opération Masse Critique. Moi qui voulais en savoir plus sur cette période somme toute assez compliquée, j’ai été gâtée ! Un petit coup de cœur que je n’oublierai pas de sitôt ! J’aime lire des récits sur des femmes qui ont marqué leur temps.
Je remercie donc chaleureusement Babelio et les Editions du Seuil, grâce à qui j’ai pu faire cette très belle découverte !
Cette lecture inaugure ma participation au challenge (Auto)Biographies deBleue&Violette !