Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary-Ann Shaffer & Annie Barrows
Cela fait quelques mois déjà que les billets traitant de ce livre fleurissent sur les blogs. On le voit dans toutes les librairies, et Anna Gavalda l’a adoré. Bref, ce livre paraissait génial. Il fallait donc que je le lise, pour me faire mon propre avis. Toutefois, j’hésitais à l’acheter, car il faut l’avouer, trop de « j’adore » me faisaient attendre un livre super, et j’avais peur d’être déçue. Donc, quand je l’ai vu à la bibliothèque, j’ai littéralement sauté dessus. Si si, je vous assure ! Je n’y étais pas allée pour le prendre, mais je suis ressortie avec. Je pourrai vous parler de ce plaisir d’aller à la bibliothèque pour chercher un livre spécifique, et d’en ressortir avec trois-quatre autres livres pas prévus. Mais vous vous attendez à lire un billet sur ce fameux cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, et je ne saurai manquer à ma promesse.
Je ne vous raconte pas l’histoire, la majorité d’entre vous la connaisse, et pour le reste, eh bien, si je vous racontais tout, où serait l’intérêt que vous lisiez le roman après ? Bref. Un roman sous forme de lettres, c’est ingénieusement choisi. Peu de romans contemporains utilisent cette forme, mais pourtant, lire des lettres, c’est très agréable. On se sent plus proche des personnages, de leurs pensées, de leurs ressentis. Et on apprend l’histoire à travers eux. Ils nous parlent des événements. La diversité des personnages apportent une certaine dynamique, loin d’être désagréable. Et les personnages sont terriblement attachants. Juliet, jeune femme qui cherche un sujet pour son prochain roman, a vécu la guerre, les bombardements… Et les habitants de Guernesey, qui deviendront ses amis, ont vécu l’occupation allemande. Ils n’en ont pas moins perdu leur envie de vivre et de rire, malgré les durs événements de leur vie. Le personnage que j’ai préféré n’a écrit aucune lettre. Mais la plupart des lettres parlent de ce personnage. Elizabeth. Comme Juliet, elle m’a intriguée, m’a donné envie d’en savoir plus sur elle. Son courage, sa force, sa joie de vivre malgré les difficultés de la vie. Comme Juliet, j’aurai aimé la connaître. Sa petite fille est adorable. Un petit bout au caractère déjà bien trempé. Quant aux autres habitants de l’île, ils sont tous plus attachants les uns que les autres. Ils sont drôles, tendres, et essaient de retrouver une vie un tant soit peu normale, dans la mesure du possible. Et quel délice que de lire leurs interprétations sur les livres ! Leur club littéraire, inventé comme excuse, devient important pour eux, et ne sera plus une obligation. Ils me faisaient pas rire, je ne me moquais pas d’eux, mais ils montrent qu’il ne faut pas « maitriser » la littérature, pour pouvoir en parler. Chacun a ses interprétations, et chacun peut, doit en parler. Une des habitantes de l’île les dénigre, disant d’eux qu’ils ne savent pas de quoi il parle. Mais dans la mesure où l’on lit un livre, on est capable d’en parler. Pas besoin de faire des analyses compliquées. Il faut en parler avec le cœur. J’ai donc interprété tout cela comme une ode à l’amour de la littérature.
J’ai dévoré ce roman, prenant chaque moment possible pour ouvrir le livre. Je me disais « aller, je lis une lettre et j’arrête », mais j’enchainais la lecture des lettres, sans m’arrêter.
Cependant, comme le dit Constance dans son billet, il est à regretter que l’on ne puisse différencier les lettres selon leur style. On a l’impression que tous les personnages écrivent de la même façon. Or, Juliet devrait avoir un style un peu plus « développé » que les habitants de l’île. Elle a rédigé des chroniques, écris un roman… Personnellement, ce serai un petit défaut qui pourrait gêner. Néanmoins, cela ne m’a pas dérangé dans ma lecture. J’ai passé un très agréable moment de lecture, tournant les pages sans m’en rendre compte.